Du 27 septembre au 13 novembre 2024, ATLASea s’est joint à la campagne d’exploration « La Planète Revisitée » menée par le Muséum national d’Histoire naturelle (MNHN) pour récolter de nouveaux spécimens dans les îles du sud de la Guadeloupe : Marie-Galante, Les Saintes (Terre-de-Haut et Terre-de-Bas) et la Désirade.
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La Planète Revisitée est un projet international initié au Vanuatu en 2006 par le Muséum national d’Histoire naturelle, qui organise des campagnes d’exploration pour recenser la biodiversité terrestre et marine dite « négligée » dans le monde entier, de la Nouvelle-Calédonie à la Guyane, en passant par la Corse, la Papouasie-Nouvelle-Guinée ou encore Madagascar.
Cette année, ce sont les îles du sud de la Guadeloupe qui ont été ciblées par le Muséum et l’Agence Régionale de la Biodiversité des Îles de Guadeloupe (ARB-IG) en collaboration avec l’Office français de la biodiversité (OFB), l’Université des Antilles et la Région Guadeloupe. Ce projet est principalement financé par le Fonds européen de développement régional de Guadeloupe (FEDER) ainsi que des partenaires publics et privés dont le PEPR ATLASea. L’objectif a été de récolter la biodiversité de cet archipel caribéen en prospectant notamment les plateaux autour des îles jusqu’à 150 mètres de profondeur.
Pour saisir cette occasion, ATLASea a rejoint cette mission ambitieuse. La Guadeloupe, riche de 4000 espèces recensées, reste à ce jour un territoire largement inexploré sur le plan génétique, avec environ 3900 espèces encore dépourvues de génome de référence. À titre de comparaison, autour de Dinard, où s’est déroulée la première campagne d’exploration d’ATLASea, l’Inventaire national du patrimoine naturel (INPN) a recensé environ 2600 espèces, dont 672 identifiées pendant cette mission et 25 % d’entre elles étaient déjà séquencées ou en cours de séquençage par d’autres consortia comme ATLASea.
Une campagne d’envergure
Sur une période de six semaines, la campagne d’exploration La Planète Revisitée a ainsi mobilisé une centaine de chercheurs, spécialistes des milieux marins et terrestres, parmi lesquels un tiers était Guadeloupéens. Une douzaine de membres d’ATLASea ont pris part à cette aventure.
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Du 23 au 27 septembre, la salle de restauration du Village sportif UCPA des Saintes s’est transformée en un véritable laboratoire scientifique. Après cette mise en place, la majeure partie des échantillons a été récoltée dans l’archipel des Saintes entre le 27 septembre et le 14 octobre.
L’expédition s’est ensuite poursuivie à Marie-Galante, du 15 au 28 octobre, avant de prendre la direction de La Désirade, du 29 octobre au 13 novembre. Pour ces deux dernières étapes, Mélanie Van Weddingen gestionnaire de la collection ATLASea au MNHN, a occupé tous les postes : responsable de la photographie, de la dissection et du traitement des échantillons dans la trame informatisée.
Tout au long de la mission, les taxonomistes de La Planète Revisitée ont joué un rôle clé pour identifier les espèces récoltées par ATLASea. Noémie Léger, Garde moniteur au Parc national de la Guadeloupe, a grandement soutenu l’équipe, notamment dans l’identification des coraux et des éponges, tout en facilitant l’accès à des bateaux pour certaines plongées. De plus, l’Université des Antilles a prêté à ATLASea un congélateur à -80°C, essentiel à la conservation des spécimens.
La logistique de l’expédition a également été marquée par des défis de taille. Benjamin Girard, assistant administratif de DIVE-Sea a dû faire preuve de ténacité pour garantir l’approvisionnement en azote liquide, qui permet de congeler les échantillons. Chaque réapprovisionnement nécessitait une journée entière de transport, un périple qu’il a répété à trois reprises. 300 litres d’azote liquide ont été nécessaires, témoignant de l’ampleur de cette mission.
Au total, 319 spécimens ont été récoltés, provenant en grande majorité de la macrofaune, c’est-à-dire d’animaux de grande taille, caractéristiques des écosystèmes tropicaux. Ainsi, de nombreux poissons comme le Diodon Holocanthus, le Myrichthys ocellatus et le Pterois volitans ont été pêché par Katia Ortiz, plongeuse au MNHN.
Quelques espèces notables récoltées
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